Démarche artistique
Attirée très tôt par la capacité du cinéma à révéler le sens caché des choses, à donner accès à l’invisible, à travers l’œil de l’appareil, Jennifer Alleyn élargit aujourd’hui son exploration à travers la pratique de l’installation. Les frontières disciplinaires se dissolvent. Artiste multidisciplinaire, elle est cinéaste, artiste visuelle et auteure. La caméra, comme le crayon, permet au secret de se révéler et elle puise dans sa double formation universitaire en cinéma et en arts visuels pour réaliser des œuvres qui dialoguent avec le médium, le processus et son langage propre, que ce soit la vidéo, la photographie ou l’installation. Formée en documentaire, son travail accueille la notion d’archivage, de conservation et d’examen, pour transcender l’idée poétique.
Dans sa pratique, tout comme dans la vie en général, Jennifer se débat avec l’idée de la finitude. C’est pourquoi le rapport à l’absent court à travers son travail,. Chaque œuvre est une tentative d’établir un dialogue avec l’absent.
Tant par le montage des images au cinéma, que l’assemblage d’images ou de mots, ses oeuvres procèdent d’un même mouvement de rapiècement. Elle rassemble les morceaux perdus pour restituer une présence, mue par le besoin de donner un corps et un sens au désordre. Ses projets visuels accueillent la répétition, la variation, comme autant de tentatives de communication. Au fil de sa recherche, se tisse une trame sensible qui explore l’état psychique de l’être et ce qui le fait agir/ réagir.
Ses oeuvres plastiques émanent d'un glanage permanent d'images et de mots et entremêlent le réel et l’auto-fiction pour explorer le thème de la perte, de la fragilité et du déplacement.
L'installation immersive répond à un désir nouveau de conquérir l’espace tridimensionel. Elle invite aussi parfois la photographie, la littérature ou la poésie à traduire ce questionnement existentiel. L’obsession du dialogue, qu’il soit entretenu avec l’absent ou avec le vivant, révèle le heurt paradoxal entre l’expérience humaine, profonde et transformatrice et l’incapacité de la dire.